Le JAPON n’est clairement pas le pays où j’aurai imaginé trouver une bouteille de CHANTAL COMTE BIELLE BRUT DE FÛT !
Tout commence par un des voyages qui m’a le plus enthousiasmé ces dernières années.
J’avais toujours rêvé aller au Japon, que ce soit pour sa culture et sa cuisine, mais également pour leur façon d’atteindre la perfection dans tous les nouveaux secteurs dans lesquels ils se passionnent.
Pour exemple, j’ai visité une coffee factory appartenant à un japonais.
Le jamaïcain qui me l’a fait visité m’a expliqué que son patron impose des critères de sélection des grains de café encore plus rigoureux que ceux imposés par le cahier des charges du Blue Mountain Coffee.
Et le résultat est sans appel !
Citons également Hiroyuki Takayama du bar CALVADOR à Kyoto qui embouteille de manière indépendante et possède une des plus grandes collections de Calvados au monde (cf mon article sur les CALVADOS PIERRE HUET).
Et nul besoin de revenir sur le whisky japonais dont la plupart des distilleries sont mondialement connues et certaines cuvées très prisées des collectionneurs !
Le rhum quant à lui est de moins en moins discret en terres nippones et de plus en plus implanté chez les japonais amateurs de spiritueux.
Depuis longtemps déjà, les distilleries de rhum notamment françaises ont créé des embouteillages spéciaux pour certains de leurs importateurs japonais.
CREDIT PHOTO : LE BLOG A ROGER
On peut évoquer les embouteillages martiniquais réalisés pour JAPAN IMPORT SYSTEM notamment le Neisson 2004 Single Cask ou encore les 3 Single Casks de chez JM.
CREDIT PHOTO : CATAWIKI
Plus récemment, BAR LAMP (superbe bar à rhum à Tokyo) associé à l’importateur japonais SHINANOYA ont embouteillé un Savanna HERR, un New Grove et le fameux Single Cask Caroni 1996 dont je parle dans mon article CARONI 10 DAYS - 13ÈME JOUR.
CREDIT PHOTO : SAVANNA
De mon voyage au Japon, je dirais que tout m’a plu !
De la mentalité des gens à leur sens de l’hospitalité et du partage jusqu’à cette fameuse volonté de faire les choses à la perfection ou de ne pas les faire du tout.
Il n’y a qu’à vous replonger dans mon article sur le VELIER ROCKLEY 1986 46% pour comprendre que même un petit caviste de Sapporo (pourtant pas l’île japonaise la plus touristique) peut proposer un choix de bouteilles de rhum à faire saliver plus d’un amateur européen !
En me baladant dans les différents quartiers de Tokyo, ce qui me frappa est le contraste entre traditions millénaires avec de nombreux temples et high-tech avec des building à perte de vue, la culture manga et jeux vidéos.
En bon fan de rétro-gaming, je ne pus d’ailleurs pas m’empêcher de rejouer à des jeux de mon enfance avec pour certains des accessoires jamais sortis en France !
Tokyo est définitivement une ville spectaculaire où il y a de quoi être surpris quasiment tous les coins de rue.
La quiétude qui règne dans les nombreux parcs et temples de la ville tranche réellement avec la frénésie qui s’empare des quartiers portés sur la culture manga et les jeux vidéos (Akihabara), les cosplay (Harajuku) ou encore les magasins en tout genre (Shibuya et son célèbre carrefour géant).
Le soir venu, je pus découvrir de nombreux bars de mixologie dont le génial TRENCH dans le quartier d’Ebisu.
J’avais découvert ce bar lorsqu’il fut l’invité d’honneur de la Cocktail Street il y a quelques années au Whisky Live Paris.
Chaque cocktail est un enchantement et le rhum figure dans certaines recettes !
C’est dans un autre bar à cocktail nommé CODE NAME - MIXOLOGY, situé cette fois dans le quartier d’Akasaka, que je découvris une belle bouteille de JM 1989 dont le prix du verre finit de me convaincre qu’il n’était définitivement pas raisonnable de le déguster ce soir là.
À noter que je ne suis malheureusement pas allé dans le célèbre BAR LAMP ni dans l’autre bar à rhum nommé TAFIA.
Je garde ces 2 adresses pour mon prochain voyage au pays du soleil levant.
Le reste de ce voyage me permit de visiter Kyoto et ses environs,
d’admirer le Mont Fuji,
de me reposer dans les onsen de la station thermale de Kinosakionsen et de dormir dans un véritable ryokan.
Pour en revenir au rhum, il existe actuellement plusieurs producteurs.
Celui que j’apprécie le plus est NINE LEAVES dont le propriétaire (le très sympathique Yoshiharu Takeuchi que j’ai rencontré aux 70 ans de Velier, puis au Rhum Fest à Paris) est également distillateur et maître de chai !
Ces rhums ont été mis en lumière en Europe notamment grâce à la société importatrice italienne Velier et également grâce à certaines de leur collaboration (la Warren Khong des 70 ans de Velier en tête).
CREDIT PHOTO : DOMINOCHO
La distillerie est située non loin de Kyoto, mais je manquais malheureusement de temps pour pouvoir la visiter.
Citons encore RYOMA de la distillerie Kikusui situé sur l’île de Shikoku et que je n’apprécie pas,
CREDIT PHOTO : LMDW
le rhum COR COR de la distillerie Grace Rum Co Ltd d’Okinawa dont la dégustation ne m’a pas laissé un souvenir impérissable,
CREDIT PHOTO : LMDW
OGASAWARA RUM dont la distillerie est située sur l’archipel du même nom et que je n’ai pas encore dégusté,
CREDIT PHOTO : LMDW
RHUM SANTA MARIA dont la distillerie est situé sur l’île d’Iejima et que je n’ai pas encore goûté non plus.
CREDIT PHOTO : RHUM ATTITUDE
Revenons à notre Bielle embouteillé par Chantal Comte et à la façon dont j’en ai trouvé une bouteille au Japon.
Aillant préparé mon voyage de longue date, j’avais contacté un français vivant depuis de nombreuses années sur l’île afin de le rencontrer et de lui acheter quelques bouteilles de rhum.
Je lui dois notamment de nombreuses bouteilles de mon année de naissance 1985 que je n’avais jamais vues auparavant et que je n’ai jamais revues depuis !
En effet, cet homme bien connu des groupes Facebook de vente / échange de bouteilles de rhum semblait avoir une collection totalement ahurissante !
Et au vu des autocollants japonais figurant en bas des bouteilles, il semblait y avoir un caviste tout aussi exceptionnel à l’origine de ce trésor.
Nous nous donnâmes rendez vous non loin de son lieu de travail, nous échangeâmes les bouteilles, samples et argent, puis il me fit l’honneur de me proposer de visiter ce fameux caviste.
Il est inutile de préciser que ma parole et ma loyauté m’empêche de révéler où se situe cette caverne d’Ali Baba, mais je peux cependant vous dire qu’il me semble absolument impossible de tomber dessus par hasard !
Ce lieu ne semble d’ailleurs ouvrir qu’à des moments très précis et peu nombreux dans la semaine.
Le magasin n’est pas très grand et rempli de bouteilles absolument partout. De quoi être rapidement pris de vertige en voulant tout regarder !
C’est d’ailleurs au détour d’une allée que je tombai sur ce fameux Bielle embouteillé par Chantal Comte.
Une magnifique aubaine d’autant que son prix de vente ne me semblait pas beaucoup plus élevé qu'à sa sortie !
Je pris également une bouteille de Cadenhead’s Barbados 1986 pour mon ami Jean-Paul dont c’est l’année de naissance et un joli petit coffret de mignonnettes Bally (dont le millésime 1975 tout de même !) que j’avais déjà vu au bar Le Cyclamen au Havre.
Après avoir remercié mon ami franco-japonais pour sa confiance et cette après-midi bien agréable en sa compagnie, je mis une bonne heure dans ma chambre d’hôtel à réfléchir à comment tout faire rentrer dans ma valise afin de ramener toutes ces bouteilles sans encombre jusqu’en France !
J’ai eu l’occasion de déguster ce rhum de nombreuses fois dont la dernière fut lors d’une garden party chez mon ami du 94.
Une journée pleine de dégustations et d’échanges entre amateurs heureux de passer du temps ensemble.
Il s’agit d’un rhum agricole hors d’âge de la distillerie Bielle de Marie-Galante, non filtré et embouteillé brut de fût à 58% par Chantal Comte.
La robe est vieil or.
Au nez, on trouve la puissance des 58%, expressif sans être agressif pour autant.
On retrouve des notes de fruits exotiques (banane bien mûre, mangue), des notes acidulées (passion, agrumes) et de poivres gris.
En bouche, la puissance est confirmée, chaude et agréable, emplissant l’intérieur de la bouche pour y laisser s’exprimer des notes d’épices (vanille, gingembre), de fruits exotiques (banane en tête), de miel d’acacia et d’un boisé doux.
Belle longueur.
Un superbe Bielle dont les arômes s’expriment avec intensité grâce à un degré peu souvent atteint par les embouteillages officiels de la distillerie et que l’on doit au génie précurseur de Chantal Comte : ⭐️⭐️⭐️⭐️
Vous aussi laissez vos impressions et rédigez votre propre note de dégustation sur l'application RUM TASTING NOTES ici.
Comments