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Licorne parmi les licornes, le NEISSON ARMADA DROP BY DROP n’existe qu’en 10 exemplaires produite à l'occasion des 85 ans de la distillerie.
Ce processus d'assemblage "goutte à goutte" a également été utilisé lors de la création d'une bouteille unique offerte par Grégory Vernant-Neisson à Luca Gargano pour les 70 ans de Velier (processus similaire, mais assemblage différent de la version "Armada").
Avant de détailler la version Armada de ce "Drop By Drop", il me semble donc important de revenir sur sa 1ère mouture présentée lors des 70 ans de Velier.
Cet événement s’est déroulé le 8 Mai 2017 et a marqué un tournant pour moi, ainsi que pour de nombreux passionnés.
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
Lors de ma venue à Gênes quelques mois plus tôt, Daniele Biondi de Velier m’avait confié que quelque chose de grandiose se préparait à Milan pour les 70 ans de la marque et qu’il ferait son possible pour que les amateur de leurs rhums puissent y participer malgré le fait que ce soit un salon professionnel.
Chose promise chose due, une adresse mail nous fut communiquée sur la page Facebook des fans de Velier nous permettant de confirmer notre présence.
À cette époque, je ne connaissais quasiment personne des participants « fans de Velier »,
la plupart d’entre eux deviendront des amis que je retrouverai deux ans plus tard au Caroni Ceremony.
C’est surtout Angelo Canessa, maître mixologue chez Velier que je connaissais et Flo Lenziani qui ne travaillait pas encore chez Excellence Rhum à l’époque.
Ces derniers m’encouragèrent à venir les rejoindre sur le site du salon alors que celui-ci n’ouvrait que le lendemain.
Le temps d’avaler une pizza dans un petit restaurant avoisinant et j’étais sur les lieux.
CREDIT PHOTO : FLO LENZIANI
La plupart des stands semblaient prêts, mais c’est bel et bien dans la partie rhum qu’une poignée d’aficionados et de membres de l’équipe Velier étaient déjà en train d’en découdre notamment avec un jéroboam de Forsyths Habitation Velier.
Habitué des bizutages et autres cérémonies de carabins de par mes études de médecine, je me pris volontiers au jeu de boire une gorgée au goulot dans un état mêlant liesse et frénésie.
Après avoir admirée les cuvées embouteillées pour les 70 ans dont certaines étaient déjà ouvertes, une partie des convives partirent manger avant d’aller dans un bar du centre-ville pendant que d’autres dont je faisais partie choisir d’aller se reposer pour être en forme dès la première heure d’une journée que nous ne serions pas prêt d’oublier.
Bien que le prix de ma chambre fut raisonnable, le standing de l’hôtel dans lequel je résidais était assez élevé et la personne de l’accueil insista pour me conduire jusqu’à ma chambre.
Afin de me montrer comment fonctionnait l’électricité avec la carte magnétique, il la mit en place allumant par là-même la lumière et la télévision au volume maximal sur une scène d’action d’un film pornographique !
« Bienvenue à Milan ! » me lança mon hôte avant d’éteindre hâtivement la télévision et de quitter la chambre.
CREDIT PHOTO : LUDOVIC NOEL
Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner avalé, j’arrivai sur place en même temps qu’une bonne partie de mes compatriotes, ainsi que Luca qui nous fit visiter l’espace collector.
Un endroit très cosy surplombant le salon et où se trouvait un nombre impressionnant de bouteilles rarissimes.
Après nous avoir présenté de nombreuses cuvées embouteillées spécialement pour les 70 ans de sa marque, il nous lança : « Vous pouvez tout ouvrir les amis, mais veilliez à ce que tout le monde puisse goûter ! »
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
Nos yeux scintillèrent instantanément du fait de la présence de bouteilles aussi incroyables que Skeldon 1978, Saint-James 1935, Caroni 1982, UF30E 1985, Damoiseau 1980, tous les Libération...
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
Personne n’osant se lancer, je pris la bouteille de Saint-James 1935 pour tenter de l’ouvrir.
Constatant que le bouchon risquait de se briser, je me ravisa vers une bouteille plus facile à ouvrir.
CREDIT PHOTO : LUDOVIC NOEL
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
Le salon absolument superbe était constitué de stands de rhums (Velier, Neisson, Bielle, Saint James, Issan...), de Whisky, de vins AAA, des food trucks... et d’un stand de mixologie animé avec brio par Angelo !
À ma grande surprise en revanche, il n’y avait ni eau ni crachoir, il fallait donc tout boire !
J’imagine que vous ne me plaindrez pas et vous aurez quelque part raison, mais je vous assure que c’est beaucoup moins simple de profiter de chaque bouteille que l’on déguste pendant toute une journée sans ces 2 éléments.
Bien entendu, je ne m’en suis absolument pas offusqué, mais je fis toutefois extrêmement attention à ne pas me laisser déborder, par peur de ne jamais réussir à prendre mon vol retour le soir même !
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
C’est dans l’espace collector que je fis la connaissance de mes désormais amis belges Eric Daksobler, Jean-François Fagnant et Alan Van Hal, ainsi que des allemands Egon Hilpman et Stefan Kerner qui ont participés à la sélection des 3 magnum Caroni des 70 ans de Velier.
J’y ai également revu Laurent Cuvier du blog « Les Rhums De L’Homme À La Poussette », Benoist Sailour de LMDW Odéon, Pietro Caputo et rencontré Thomas Seyler d’Oh My Spirit, Damien Hugues, Jean-Phi, Ludovic Noel, Louis Cpdiem, Brian de Cave Conseil, Goose Nova, Philippe Entiope et bien d’autres !
CREDIT PHOTO : DAMIEN HUGUES
Gregory Vernant-Neisson arriva à son tour dans cet espace collector avec un grand coffret qu’il offrit à Luca.
Celui-ci contenait l’unique exemplaire du désormais célèbre Neisson Drop By Drop dans une version Tatanka inédite, fruit de l’assemblage des millésimes 1991, 1992, 1993, 1994, 1995 et 1997.
Une pure merveille finalement remise dans son coffret et rangée à distance des amoureux du rhum qui se souvenaient encore des mots de Luca nous permettant d’ouvrir toutes les bouteilles !
CREDIT PHOTO : DROITS RESERVES
Ce salon anniversaire permit également de réunir d’autres grands noms du rhum dont Marc Sassier (Saint James), Richard Seale (Foursquare), Christelle Harris (Hampden), Ian Burrel (Global Rum Ambassador), Gordon Clarke (Worthy Park) et Gianni Capovilla (Rhum Rhum et bien sûr ses eaux-de-vie de fruits absolument incroyables !)
Le temps d’une masterclass d’anthologie, ils exposèrent leur vision et classification du rhum devant une audience convaincue, mais motiver à débattre.
Toujours aussi bon orateur, Luca conclut avec un discours plein d’espoir pour plus de transparence dans le monde du rhum ce qui fût instantanément salué par une immense clameur de la part de son auditoire.
Amoureux de musique, Luca avait également convié les jamaïcains Jolly Boys, groupe de mento que l’on peut comparer aux cubains de Buena Vista Social Club dans leur approche de la musique de leur pays.
Peu avant leur show, Luca vint me voir pour me demander si c’était bien moi le jeune homme qui avait chanté à l’Olympia quelques mois auparavant.
Surpris que quelqu’un lui en ait parlé, je répondis par l’affirmative sans me rendre compte que cela m’entraînerait dans un jam avec ces incroyables musiciens alors que j’avais dégusté de très nombreux rhums depuis de très nombreuses heures !
Ayant déjà vécu quelques fois ce genre de mésaventures, je me rafraîchis alors le visage aux toilettes avant d’aller à la rencontre de leur manager qui me demanda si une reprise de One Love de Bob Marley me convenait.
Sachant que je chante en français et que je m’attendais plutôt à chanter un de mes couplets en freestyle, la situation était entrain de m’échapper pour de bon !
Mais pris par l’euphorie du moment et connaissant ce morceau comme tout amoureux du Reggae qui se respecte, j’acceptai tout en saluant les musiciens et notamment Albert Minott le chanteur et leader du groupe.
CREDIT PHOTO : ALAN VAN HAL
Ce jam se déroula finalement à merveille et ce fût un moment aussi inattendu que magique pour moi !
Je fus peiné d’apprendre quasiment un an plus tard qu’Albert nous avait quitté.
L’heure de partir malheureusement arriva peu après.
Une fois arrivé à l’aéroport, je constatai avec agacement que mon vol avait 2h de retard, 2h qui m’aurait permis de profiter du salon et de mes nouveaux amis encore un peu plus...
Cela dit, dans mon état de fatigue et de dégustation avancé, je finis par m’endormir dans l’avion avec de superbes souvenirs plein la tête.
CREDIT PHOTO : DROITS RESERVES
Sorti à l’occasion des 85 ans de Neisson en 2017, j’ai réussi à acquérir un joli sample du NEISSON DROP BY DROP dans sa version ARMADA grâce à une tombola caritative organisée par l’association « MA PART DES ANGES ».
Alors que je ne m’imaginais absolument pas être tiré au sort, je découvris à mon réveil un Dimanche midi (oui oui j’aimais beaucoup dormir le Dimanche avant de devenir papa !) de nombreux messages privés Facebook me disant que j’avais un chance insolente !
Comprenant avoir gagné, mais ne pensant pas au gros lot, qu’elle ne fût pas ma joie de découvrir que j’avais raflé le 1er prix, à savoir 10cl de ce Neisson Drop By Drop offerte par la distillerie elle-même !
Il s’agit donc d’un rhum agricole AOC Martinique assemblé « goutte à goutte » à partir des millésimes 1991, 1992, 1993 et 1995 de la distillerie Neisson.
Embouteillé à son degré naturel de 46% en 10 exemplaires pour les 85 ans de Neisson.
La robe est acajou avec des reflets cuivrés.
Au nez, c’est sublime, à la fois intense et complexe avec les marqueurs de la distillerie que l’aération révèlent d’avantage.
On retrouve quelque chose de patiné, comme souvent dans les vieux Neisson, associé à des notes de cacao, de noisettes torréfiées et de fruits mûrs.
En bouche, c’est tout aussi intense avec une belle attaque tout en maîtrise dévoilant des notes de fruits à coque (noisettes), de fève de cacao et de fruits jaunes (pêche), le tout de manière fondue avec comme toile de fond ce sublime bois précieux patiné.
Longueur infinie.
Un Neisson absolument grandiose dont la dégustation malheureusement éphémère me laissera en revanche de magnifiques souvenirs indélébiles: ⭐️⭐️⭐️⭐️ ⭐️
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