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Photo du rédacteurOlivier Scars

THE HAREWOOD RUM 1780 LIGHT 69%


CREDIT PHOTO : HAREWOOD


Organisé par La Maison & Velier à l’initiative de Luca Gargano, c’est le 13 Septembre 2018 au Four Season à Londres qu’eut lieu « The Rum Tasting of the Century ».


Cette dégustation épique organisée dans le cadre du lancement des deux 1ers rhums vieux officiels de la distillerie jamaïquaine Hampden réunissait parmi les rhums les plus prestigieux à travers les siècles :


- Harewood 1780 Light,

- Saint-James 1885,

- Bally 1924,

- Skeldon 1978

- et bien évidemment Hampden 46% et 60%.


Journalistes et blogueurs avaient été convié à ce moment historique, notamment Lance Surujbally de « The Lone Caner », Gregers Nielsen, Wes de « The Fat Rum Pirate », Steve James du blog « Rum Diaries Blog », Matt Pietrek de « Cocktail Wonk », Pete Hollande de « The Floating Rum Shack » et Tatu Kaarlas de « Refined Vices ».

CREDIT PHOTO MATT PIETREK / COCKTAIL WONK


CREDIT PHOTO : VELIER


Luca Gargano m’avait mis dans la confidence de ce fabuleux événement lors de ma venue à Gênes en Juillet 2018 lors de nos sélections des tous premiers Caroni Employees, mais je ne pouvais malheureusement pas me rendre à Londres à cette date à mon grand regret.

Je lui demandai donc, sans trop y croire, si il serait possible de me garder ne serait ce qu’un centilitre de ce Harewood 1780 Light.

Luca me répondit que je pouvais compter sur lui et c’est plein d’espoir que je rentrai en France une fois notre travail de sélection terminé.


Mi Octobre alors que j’y pensais plus, je reçus un avis de passage du facteur pour un colis adressé par le responsable de La Maison & Velier à Paris.

J’avais beau avoir suivi cette dégustation un mois plus tôt sur les réseaux sociaux, je n’imaginais plus qu’il me soit possible de recevoir un sample de ce fameux rhum !


Et j’avais beau savoir que Luca était un homme de parole d’autant qu’il me l’a prouvé à de très nombreuses reprises, je ne pensais pas qu’il puisse s’en souvenir puisque je ne l’avais pas relancé à ce sujet pour le lui rappeler et que cet homme a toujours beaucoup de superbes projets en tête.


CREDIT PHOTO : JASON WILSON


Qu’elle ne fut pas ma surprise en ouvrant le colis de découvrir que s’y trouvait non seulement un sample du célèbre Harewood 1780, mais également un sample de chacun des rhums dégustés lors de cette dégustation du siècle !

J’écrivis instantanément à Luca afin de le remercier pour cette extraordinaire et généreuse attention (une de plus !) qu’il avait eu pour moi.


Loin de moi l’idée de me comparer à mes confrères émérites blogueurs de rhum à travers le monde, mais c’est toutefois avec une certaine fierté que mon humble et jeune blog allait pouvoir lui aussi parler de cette dégustation exceptionnelle !



Henry Lascelles arrive à la Barbade en 1711 où il fait fortune dans l’entreprise familiale notamment grâce à des opérations bancaires, au sucre et bien plus tristement, grâce au commerce d’esclaves.

Son fils Edwin possède alors quelques 3000 esclaves répartis entre la Barbade, la Jamaïque, Grenade et Tobago.


Grâce à la fortune familiale, il donne ses consignes en 1767 pour achever ce qui deviendra la Harewood House, un palais palladien unique situé dans le Yorkshire en Angleterre.




CREDIT PHOTO : MERCURY PRESS & MEDIA LTD


Plus de 2 siècles plus tard , c’est en réalisant l’inventaire des vins et spiritueux des caves sombres de la maison que son descendant Mark Lascelles découvre 28 bouteilles recouvertes de moisissures et de toiles d’araignées posées sur 2 étagères situées au fond de la partie la plus éloignée des caves.


Après avoir pu confirmer qu’il s’agissait bien de rhum, il les met en vente aux enchères en 2 lots chez Christie’s.


CREDIT PHOTO : MERCURY PRESS & MEDIA LTD







Le 1er de 12 bouteilles est mis en vente en Décembre 2013, le 2ème de 16 bouteilles en Décembre 2014.


Estimée à 600-800£ chacune, l’ensemble des bouteilles ont finalement permis de récolter 80.000£ lors de la première mise aux enchères, puis 100.000£ pour le 2ème lot.









CREDIT PHOTO : CHRISTIE'S


CREDIT PHOTO : LANCE SURUJBALLY / THE LONE CANER


L’ensemble des profits de cette vente ont été reversé à l’organisme de bienfaisance « Geraldine Connor » qui aide à maintenir les liens culturels et éducatifs entre les Caraïbes et la Grande-Bretagne notamment à travers les arts du spectacle.

Une façon comme une autre, et finalement la moindre des choses, pour la famille Lascelles de ne pas s’enrichir à nouveau sur le labeur des esclaves et d’investir pour leurs héritiers.








L’âge de ce rhum est inconnu à ce jour, on sait juste qu’il a vraisemblablement été distillé par un alambic vu l’époque et que la version « Light » a été embouteillé à 69,38%, tandis que la version « Dark » l’a été à 57,76%.







CREDIT PHOTO MATT PIETREK / COCKTAIL WONK


C’est la version light de ce rhum de 1780 originaire de la Barbade et embouteillé à 69% qu’il m’a été offert de déguster.



La robe est or pâle.


Au nez, la puissance n’est pas exacerbée et on peine à imaginer les 69%.

On trouve des notes de solvant et de colle, de vinaigre et de saumure de câpre, mais également des notes salines, de pomme verte et de tabac blond.


En bouche, il y a une belle attaque, mais là encore on ne pourrait parier à l’aveugle sur les 69 %.

On retrouve les notes de pomme verte et d’acétone, de vernis, associées à des notes de fève de cacao et d’écorce d’orange.

La finale est légèrement savonneuse.


Longueur modérée.


Une expérience extraordinaire que de goûter le rhum le plus vieux monde.

Un mélange d’arômes inédits par rapport à ce que je connais dans l’univers du rhum : ⭐️⭐️⭐️

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