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Photo du rédacteurOlivier Scars

VISITE DE DISTILLERIE DE RHUM : A1710

Dernière mise à jour : 6 avr. 2021



Il y a certains voyages que l’on attend avec encore plus d’impatience que d’autres.

J’étais pourtant déjà allé en Martinique il y a 4 ans environ, mais je n’avais pas pu réaliser la plupart des visites de distilleries que j’aurais aimé faire.


Ami avec Benoit Bail (entre autre créateur de la Confrérie Du Rhum et ambassadeur chez Depaz) et voyant qu’il y séjournait régulièrement, je lui proposai d’y aller ensemble.


L’idée lui plut et l’organisation de ce voyage prit forme petit à petit.

D’un simple projet de voyage et de visites de distilleries, cela se transforma en véritable séjour à la découverte de la culture et du rhum martiniquais depuis la canne jusqu’à la bouteille.


Le programme s’annonçait chargé du fait d’un séjour limité à une semaine sur place, mais Benoit avait organisé tous nos rendez vous de telle sorte que nous puissions passer la durée nécessaire chez chacune des distilleries.

1ère étape : la distillerie A1710 au Simon.



Réveillés de bonne heure, nous prîmes la route avec un peu de pain au beurre et quelques petites bananes jaunes afin de prendre des forces.


J’étais réellement excité à l’idée de démarrer ces visites et heureux de commencer par une de celles que je n’avais jamais réalisée.



J’ai découvert A1710 lors de leur lancement en métropole il y a quelques années et notamment au Rhum Fest Paris.

La distillation en alambic donnait à leur rhum une typicité très différente des rhums martiniquais distillés en colonne que je connaissais.

Curieux de découvrir leur évolution, je continuai à déguster leurs nouveautés à chaque salon, passage chez des cavistes et même au Cocoon Bar, l’excellent bar de ma ville de Rouen dont Xavier le patron apprécie particulièrement les différentes cuvées de rhums blancs.


Contre toute attente, c’est à La Boutique Du Rhum en Guadeloupe l’année dernière que je pus déguster le 1er rhum vieilli en fût de la distillerie : Cheval Bondieu.





Logés à Basse Pointe tout au nord de l’île, nous arrivâmes à la distillerie située au Simon après environ 1h30 de route.


C’est Cédric Paviot, le maître de chai, qui nous reçut et mena la visite.


Le domaine est superbe, centré par une magnifique demeure dans laquelle sont réalisées les dégustations.







En 2006, Yves Assier de Pompignan crée sur ce domaine la distillerie dans une ancienne purgerie à sucre du 18ème siècle.


Ce n’est que le 31/12/2015 que l’autorisation de produire du rhum de pur jus de canne est accordée.


Inaugurée en Décembre 2016, la distillerie se distinguera par la certification ECOCERT.



Le domaine possède 5 à 6 hectares de cannes à sucre notamment rouges, bleues et cristallines, 100% Bio.


Le reste de la canne utilisée provient de petits planteurs voisins.


A1710 utilise 7 à 8 variétés de cannes à sucre et la récolte a lieu toute l’année.





Elle se déroule de façon manuelle et la canne est pressée dans la journée grâce à un 1 moulin à trois rolls.







La fermentation a lieu grâce à des levures spécifiques fruits d’un travail de recherche et expérimentation.


Celle-ci va se dérouler dans des cuves thermorégulées (autour de 24 degrés) pendant 4 à 5 jours (fermentation longue).


Le vin de canne va titrer entre 5 et 7%.



Celui-ci va ensuite être distillé dans un alambic charentais à repasse avec colonne de 7 plateaux en cuivre.

Baptisé « La Belle Aline », cet alambic de 1000 litres est chauffé à nu au gaz.






Pour la majorité des cuvées, il n’y aura toutefois qu’une seule distillation, mais avec un passage par la colonne.


Ce système présente l’intérêt de pouvoir distiller également sans la colonne (cuvée Perle Fine) et de faire une repasse (double distillation).








Le rhum va couler entre 68 et 69% en sortie d’alambic.







Chaque parcelle est distillée indépendamment et par tradition, on sonne la cloche pour annoncer le début de la distillation.












La réduction se fait quant à elle grâce à de l’eau déminéralisée avec un brassage / repos pouvant durer jusqu’à 12 mois (plutôt autour de 4 à 5 mois en général).















Le domaine possède 2 chais de vieillissement dans une ancienne construction de bois et de pierre et contiennent environ 150 fûts et 3 foudres de chêne.













On y trouve des fûts de chêne français ex cognac, des fûts de chêne américains, ainsi que des fûts neufs.









La gamme des rhums A1710 s’étoffe au fur à mesure des années, mais l’embouteillage a toujours lieu sur place.



Bête à Feu 50,9% : rhum blanc notamment utilisé pour les Ti-Punch et la mixologie.


Diamond Rock 50,5% : rhum blanc.


La Perle 54,5% : rhum blanc, cuvée phare de la distillerie.


La Perle - Cuvée de l’Agronome 60% : rhum monovariétal et parcellaire.


La Perle Rare 52,9% : canne rouge Bio.


La Perle Rare 54,2% : canne bleue Bio.


La Perle Brute 66% : rhum monovariétal, (canne noire), brut d’alambic.









La Perle Fine 67,5% : double distillation, brut d’alambic.










Renaissance 52% : passage de quelques jours en fût de chêne.









Cheval Bondieu 48% : rhum élevé sous bois durant 18 à 36 mois dans des fûts de chêne français et américains.









Nuée Ardente, Nuée Ardente 46, Soleil de Minuit, Tricentenaire : assemblages de très vieux rhums achetés à d’autres producteurs (rhums de Martinique et de Guadeloupe, agricoles en majorité, un peu de rhums de mélasse également), élevés et assemblés dans leurs chais.





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