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Photo du rédacteurOlivier Scars

VISITE DE DISTILLERIES DE CALVADOS MICHEL BRETON / PASCAL BRETON / MARCEL BRETON



Alors que je me baladais dans la rue des cavistes à Honfleur, je découvris chez La Compagnie Des Calvados les millésimes de la maison Breton.

Intrigué par une gamme si importante et comportant mon année de naissance, je rajoutai cette maison de Calvados au programme de mes prochaines visites dans le Domfront.


Un peu pressé par le temps, je réussis à trouver les coordonnées sur Google Maps.

Après un échange téléphonique, rendez-vous fut pris de bonne heure un beau jour du mois de Mars.


Arrivée sur place, c’est la femme de Monsieur Breton qui m’accueillit et me présenta la maison.


C’est un bouilleur de cru de la région qui vient distiller dans son alambic à colonne le cidre à distiller qui comporte au moins 30% de poires afin de porter l’AOC Calvados Domfrontais.






Le chai de vieillissement contient de petits fûts de chêne assez anciens afin de mettre le fruité en avant dans la palette aromatique des calvados de la maison.






La gamme comporte des calvados d’âges différents et quelques millésimes dont un 1983 qui a retenu toute mon attention.


Intéressé par le millésime de mon année de naissance, j’interrogeai mon hôte pour savoir si il leur en restait.

À ma grande surprise, Madame Breton me répondit ne pas se souvenir d’avoir eu ce millésime ou alors juste un fût unique vendu depuis longtemps.


Lui expliquant en avoir vu chez mon caviste à Honfleur, je fus encore plus surpris quand elle me répondit que cela était totalement impossible.


À force d’insister, Madame Breton fini par m’avouer que les calvados que je recherchais n'étaient pas produits par son mari Michel, mais probablement par son beau-frère Pascal qui habite à quelques kilomètres de là.



La matinée étant déjà bien avancée, je réussis à trouver tant bien que mal le numéro de ce monsieur et à l’appeler pour savoir si je pouvais passer immédiatement.

Celui-ci me répondit que ça ne l’arrangeait malheureusement pas, car il devait partir chez le kiné, mais il finit par accepter à condition que je me dépêche de venir et que notre entrevue soit courte.


Moins de 10 minutes après avoir raccroché, j’arrivai chez Pascal Breton qui m’accueilli et me dit que si je le souhaitais, son fils pourrait me faire visiter le domaine.


C’est avec un grand sourire que son fils m’emmena visiter en me disant qu’aujourd'hui serait mon jour de chance si je n’avais jamais vu travailler un bouilleur de cru puisque celui-ci était à l’œuvre en ce moment même chez eux !



Les vergers familiaux sont composés de poiriers et de pommiers hautes-tiges dont les fruits sont pressés par une presse à paquet pour obtenir un cidre à distiller contenant 15 à 20 % de poires (AOC Calvados).






La distillation est réalisé grâce a un bouilleur de cru et son alambic à colonne.


Profitant que celui-ci soit justement présent sur le domaine lors de ma visite, j’en profitai pour le rencontrer, le regarder travailler et lui poser tout un tas de questions techniques sur son métier que je me posais depuis un moment.


Cerise sur le gâteau, il me proposa de déguster l’eau-de-vie de cidre tout juste sortie de l’alambic à 72 % : une explosion de saveur au fruité intense !



Le fils de Pascal Breton m’emmena ensuite visiter le chai le vieillissement qui est constitué de fûts de tailles différentes de 220 litres à plusieurs hectolitres.


La réduction des calvados se fait à l’eau de pluie et au fur et à mesure de leur vieillissement lors de l’aération des fûts réalisée une fois par an.



La gamme des calvados de Pascal Breton comporte des calvados d’âges différents et de millésimes dont celui de mon année de naissance.


Mais à mon grand étonnement, la bouteille en question n’était pas celle que j’avais vu chez mon caviste à Honfleur.


En creusant la question avec mon hôte, je finis par apprendre que la bouteille que j’avais vue avait été produite par Marcel, le père de Pascal et de Michel et qui habite lui aussi non loin de là.


Le fils de Pascal me dit qu’il était à la retraite, mais qu’il vendait encore du calvados de temps à autre directement dans sa maison.

Il l’appela et nous prîmes la route pour aller le rencontrer.


Marcel Breton est un homme charmant d'un peu plus de 80 ans qui m’accueillit et me fit asseoir à sa grande table de salon sur laquelle il avait disposé plusieurs de ces calvados.

Les méthodes de fabrication étaient les mêmes que pour les calvados de son fils Pascal à la différence qu’il a produit quelques calvados AOC Domfrontais, même si la majorité de sa gamme étaient des calvados AOC Calvados.


La dégustation fut très intéressante avec notamment son plus vieux millésime (un calvados AOC Calvados 1955), un calvados AOC Domfrontais 1964 et un calvados datant de la seconde guerre mondiale retrouvé dans une bonbonne enterrée sur sa propriété par un producteur craignant de voir son précieux spiritueux réquisitionné par les nazis.


Tout au long de cette dégustation, Marcel Breton me raconta de nombreuses anecdotes de la seconde guerre mondiale et de sa carrière de producteur de calvados.

Je trouve toujours très émouvant d’entendre des gens comme lui avec une telle expérience dans ce métier partager ses souvenirs.

J’aurais d’ailleurs pu passer la journée à l’écouter si je n’avais pas eu d’autres rendez-vous prévus ce jour là.


C’est donc poliment que je pris congé sans naturellement oublier de lui acheter quelques bouteilles de son immense réserve située au sous-sol de sa maison et qui ressemble davantage à un musée qu’à une salle de stockage tant le nombre de millésimes différents y est impressionnant, tout comme le nombre de médailles et de prix remportés au cours de sa carrière.

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