J’ai déjà eu l’occasion de me rendre chez REIMONENQ lors de mon précédent voyage en Guadeloupe il y a 3 ans.
J’en ai d’ailleurs parlé lors de mon article sur le REIMONENQ 1995 que je invite à (re)découvrir.
N’ayant pas pu visiter la distillerie en tant que tel faute de temps, je m’étais dis que j’y retournerai lors de mon prochain voyage sur cette magnifique île.
Après avoir contacté Delphine Termosiris, nous fixâmes un rendez vous en début d’après midi.
Ayant visité la distillerie Bologne le matin même et ayant voulu nous balader jusqu’aux chutes du Carbet qui se trouvaient sur la route de Sainte-Rose, nous prîmes du retard sur l’heure convenue puisqu’il nous fallait traverser Basse-Terre du sud au nord.
Delphine, aussi sympathique que professionnelle, fut très compréhensive et m’accueillit avec une bonne humeur communicative dès mon arrivée.
La visite commença par quelques rappels historiques concernant la distillerie.
Cette dernière appartient à la famille Reimonenq depuis 1916 et a connu 4 générations à sa tête.
A plus de 80 ans, Leopold Remoneinq est d'ailleurs toujours très actif dans la distillerie.
Maitre de chai, distillation, marketing... ses directives sont appliquées avec soin par son équipe.
L’entreprise utilise 3 variétés de cannes à sucre produites sur les 20 hectares du domaine.
Cette production est complétée grâce l’apport de cannes à sucre issues de quelques producteurs du Nord Basse-Terre.
La distillerie en elle-même était en maintenance lors de la visite et le moins que l’on puisse dire est qu’il flottait un parfum d’authenticité qui m’a beaucoup plu !
Après avoir suivi le parcours théorique de la canne à sucre, Delphine me montra les cuves à fermentation.
Celle-ci se fait grâce à des levures boulangères pendant 36h à 48h.
La distillation quant à elle se fait grâce à une double colonne en inox de 27 plateaux.
Après distillation, la réduction se fait grâce à de l’eau filtrée.
CREDIT PHOTO : REIMONENQ
Les différents chais de vieillissement regroupent quelques 2000 fûts de chêne, ex-bourbon.
CREDIT PHOTO : REIMONENQ
Après avoir visité la distillerie, nous retournâmes à la boutique pour déguster quelques produits de la gamme.
Les 2 grandes nouveautés de ces dernières années chez Reimonenq sont le millésime 2002 brut de fût et le nouveau 20 ans d’âge (1998) brut de fût également.
REIMONENQ 2002 16 ans 49%
CREDIT PHOTO : REIMONENQ
Victime de son succès, ce 2002 n’est déjà plus disponible à la boutique, mais j’ai pu m’en procurer un sample me permettant de le comparer au 1995 à Noël.
Ce rhum agricole de 16 ans d’âge issu de la distillerie guadeloupéenne Reimonenq correspond à un single cask (fût 178) du millésime 2002 et a été embouteillé brut de fût à 49% à 330 exemplaires.
La couleur est acajou.
Au nez, on retrouve la trame Reimonenq si caractéristique, mais avec une belle puissance en plus.
On est sur des notes de fruits rouges cuits (cerise griotte), de pruneau et d’épices chaudes (cannelle).
En bouche, on est agréablement surpris par cette puissance qui tranche par rapport aux 40% plus habituels des rhums vieux de la marque.
On retrouve les notes de fruits rouges confits, la cannelle chaude, la vanille, les fruits secs (pruneau en tête), ainsi qu’un joli boisé.
Belle longueur.
Une très belle idée que d’avoir embouteillé un très vieux single cask en brut de fût. Puissance et gourmandise sont au rendez-vous avec bel un équilibre: ⭐️⭐️⭐️⭐️
Vous aussi laissez vos impressions et rédigez votre propre note de dégustation sur l'application RUM TASTING NOTES ici.
REIMONENQ 20 ans 47%
Dernier né des rhums vieux d’exception de la gamme, cette bouteille risque de subir le même sort (heureux) que le 2002 tant la quantité de bouteilles est mince et les amateurs nombreux.
Ce rhum agricole de 20 ans d’âge issu de la distillerie guadeloupéenne Reimonenq correspond au millésime 1998 (déjà sorti plus jeune et réduit à 40%) et a été embouteillé brut de fût à 47% à 397 exemplaires.
La couleur est acajou.
Au nez, on a également la patte Reimonenq mise en exergue grâce à une puissance agréable là encore.
Toutefois, les arômes semblent encore plus gourmands avec des notes de fruits rouges en confiture (cerise griotte confite), de compotée de pruneau, de vanille et de muscade.
En bouche, la puissance est assumée et maîtrisée dès l’attaque, puis vite rattrapée par une intense gourmandise sur les notes de confiture de fruits rouges (cerise, groseille), de fruits à coque vanillés et torréfiés (noix de cajou) soutenues par un boisé marqué en milieu, puis en fin de bouche, mais qui peine à contrebalancer la gourmandise.
Très belle longueur.
Là où le millésime 1995 (20 ans également) semblait précis dans son profil aromatique, ce 1998 me paraît moins net et nettement plus gourmand.
Sa puissance lui amène indéniablement quelque chose en plus en terme d’intensité, mais mon cœur restera fidèle à son aïeul si il fallait les départager.
Cela dit, personne ne me le demande (ouf !) et je ne doute pas que les avis ne seront pas unanimes pour élire un gagnant à ce superbe face à face : ⭐️⭐️⭐️⭐️
Vous aussi laissez vos impressions et rédigez votre propre note de dégustation sur l'application RUM TASTING NOTES ici.
Encore un grand MERCI à Delphine pour son accueil et sa disponibilité et vivement les prochaines sorties !
CREDIT PHOTO : REIMONENQ
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